dimanche 29 mars 2009

Reposer

Reposer, dit-on
pour l'éternité,
ci gît, dit-on,
de l'étrange verbe gésir,
"Friedhof", dit-on en allemand,
mettant en avant la paix.
L'homme aime à imaginer
que la mort est le repos, la paix,
afin de supporter l'insupportable sans doute.

Que René, le père de mon mari
et grand-père de mes enfants,
décédé le 21 mars 2009,
repose en paix.

(Photo : cimetière juif de Ettendorf)





lundi 2 mars 2009

Il y a plus de 2000 ans...



Il y a plus de 200 ans qu'ils montent sur la colline, au solstice de printemps.
Déjà du temps des Celtes, dit-on, ils montaient sur le "Schiewebärj" (la colline aux disques), ils y allumaient un grand feu dans lequel ils mettaient à rougeoyer un disque de hêtre au bout d'un bâton et venaient ensuite taper le disque sur l'une des grande pierres plates au-dessus du vallon, faisant s'envoler les disques enflammés dans des gerbes d'étincelles.
Plus de 2000 ans après, ils montent toujours sur la colline, avec des anoraks et des vestes polaires, sans oublier la lampe de poche, et refont les mêmes gestes.
Le chemin n'est pas balisé, pas éclairé. Pas de ticket d'entrée, pas de stand de souvenirs. Juste la fête païenne, sans fioritures, à l'état brut.
Je connais l'existence du Schieweschlawe d'Offwiller depuis trente ans, mais n'y étais jamais allée.
Il ne faut pas avoir fait de doctes études pour comprendre que les Celtes invoquaient ainsi le soleil, saluaient sa réapparition, le renouveau de la vie.
Hier, pour la première et probablement seule fois de ma vie, je suis montée sur la colline pour chasser l'hiver.
Bien sûr, il aurait fallu faire partie du village, pour en profiter vraiment.
Saluer ses voisins, constater que les petits avaient bien grandi durant l'hiver.
S'asseoir là, à proximité du feu, et regarder la jeunesse habile envoyer les disques dans la nuit.
Bien sûr, ç'aurait été mieux.
Malgré tout, ce rite si ancien dans sa version non retouchée, a quelque chose de magique.