lundi 17 octobre 2016

L'automne avance en traître-semaine 42

La lumière se fait douce,
enveloppante, cajoleuse,
comme pour nous cacher
l'avancée de l'automne,
qui cette année vient en traître.
Les arbres sont encore verts,
les géraniums toujours fleuris,
mais les colchiques dans les prés,
et chez les fleuristes, les chrysanthèmes
sonnent le glas de l'été.
Ne vous y trompez pas,
l'automne est arrivé.



dimanche 9 octobre 2016

Vue sur cour-semaine 41

Vue sur cour,
vue d'entre les stores,
vue réduite,
vue entravée,
vie limitée du lycée.
Rien n'est largement ouvert,
pas même les fenêtres.

mardi 4 octobre 2016

Chat qui entre, l'hiver en approche -Semaine 40

Il s'est imposé à nous,
en février 2012,
ce chat étrange,
parfois tyrannique,
rarement tendre.
Il est là, il est beau,
il se sait accepté,
il a sa place, ses rites,
ses préférences,
ses exigences.
Il est, tout simplement,
et nul ne peut ignorer sa présence.
Si seulement les relations humaines
pouvaient être aussi simples !

vendredi 30 septembre 2016

Et que l'an fini....Semaine 39

Difficile de croire
que tu atteins,
que nous atteignons,
le nombre d'années fatidique
qui nous range dans les seniors.
Tu me sembles toujours le même,
et pourtant un autre, parfois.
Le temps passe si vite,
et nous savons,
plus que jamais,
la fragilité des choses.
Pourtant tu les as soufflées d'un coup
ces bougies si nombreuses.
Pourvu que cela soit un bon présage.
Bon anniversaire
à toi qui es à mes côtés depuis 33 ans.

dimanche 18 septembre 2016

A mon fils -Semaine 37

Elles sont loin déjà
les années-poussette,
où un tour du quartier
faisait ta joie.
Elles sont loin déjà,
les années Marsupilami
où la réalisation d'un désir
même saugrenu, 
pouvait se faire facilement.
Elles sont loin
les années collège
où les soucis étaient
le choix de faire ou non du latin.
Elles sont même loin
les années lycée
où l'orientation nous préoccupait.
Voilà que tu es déguisé en businessman,
qui travaille à la Défense,
fait son jogging sur les quais de Seine,
fréquente les Starbucks et les expos.
Voilà que tu es un homme,
mon fils.
Heureusement qu'il reste
les chaussettes dépareillées
pour me rappeler
que tu restes mon petit garçon.

mardi 6 septembre 2016

Es ist Zeit- Semaine 36


Es ist Zeit,
es geht wieder los,
es fängt von vorne an.
140 neue Gesichter,
140 neue Schüler,
jeder erwartet etwas,
jeder will existieren,
jeder ist ein Mensch,
aber Lehrer sind  auch nur Menschen.
Kommt, Kinder,
lasst uns lernen.



lundi 8 août 2016

Il n'est plus -Semaine 32

Tôt le matin la nouvelle est tombée:
Michel n'est plus.
Hier encore il était,
il faisait du vélo, aimait la montagne,
avait des projets d'avenir, de vie.
Aujourd'hui 8 août il n'est plus,
il n'y aura plus de demain pour lui,
il ne reste que des "hier",
des "la semaine dernière,
il y a deux mois, un an"...
Il n'est plus qu'absence,
souvenirs, regrets.
"Une vie d'homme, c'est vite passé",
disait la grand-mère de Michel.
Elle avait raison.
Trop vite.
Beaucoup trop vite.

dimanche 3 juillet 2016

Ils sont venus -Semaine 27

Ils sont tous venus, ils sont tous là,
les frais bacheliers cru deux-mille-seize.
Ils sont venus cueillir la feuille bleue,
laisser-passer pour une nouvelle vie.
Ils sont venus sourire aux lèvres
pour un dernier petit tour.
celui du grand jour.
Ils sont venus joyeux et émus,
et nous ont parfois émus.

vendredi 1 juillet 2016

Noyers de mon enfance -Semaine 26

Je les ai toujours connus
ces arbres qui ont abrité mon enfance.
Ils ont toujours été là, 
offrant leur ombre en été,
et leurs fruits précieux en automne. 
Mon père a voulu sa maison là, 
précisément là, et nulle part ailleurs. 
Il a eu sa maison à l'ombre des noyers.
"Mein Haus ist meine Welt
immer hinaus, wem's nicht gefällt",
telle était sa devise,
accrochée dans l'entrée. 

mercredi 22 juin 2016

Soudain une cigogne-Semaine 25

Soudain le long de la route
dans un pré fraîchement fauché,
une cigogne se promène à pattes,
dédaignant les voitures qui passent non loin;
uniquement intéressée par ce que lui offre la terre.
Soyons cigognes,
ne regardons que ce qui nous apporte,
dédaignons ce qui nous nuit.

dimanche 6 mars 2016

Retour à la lumière- Semaine 10

Tous les ans
nous le guettons,
ce retour à la lumière,
à des soirées plus douces,
plus longues.
Tous les ans,
nous attendons avec impatience
le retour des couleurs pastels
d'un printemps toujours espéré
et inespéré.

dimanche 28 février 2016

Le ciel de Paris- Semaine 9

Le ciel de Paris s'est rapproché,
il est maintenant à une heure cinquante de TGV,
mais il est là aussi en instantané,
depuis que mes enfants sont parisiens.
La Panthéon comme si vous y étiez,
la Défense comme si vous l'arpentiez;
la Tour Eiffel devient présence familière,
on la voit au lever, au coucher,
sous la pluie ou bien éclairée.
Le ciel de Paris s'est rapproché,
et nous ne nous lassons pas de ce petit miracle.
 (Photo de L. 3 mars 2016)

mercredi 24 février 2016

Paysage de mon enfance - semaine 8


Ces fontaines appartiennent au paysage de mon enfance,
elles étaient là, évidents et invisibles objets du quotidien,
ni belles ni laides, juste des objets usuels.
Elles ne servaient déjà plus au bétail,
mais juste à arroser les fleurs et le jardin.
Nous trouvions normal alors,
d'actionner la pompe afin que l'eau jaillisse
et nous éclabousse de fraîcheur en été.
Aujourd'hui la plupart des pompes sont en panne,
personne ne pense à les faire réparer.
Les fontaines restent là, témoignages d'une autre époque,
objets désuets d'un passé pas si lointain.
Maintenant l’œil s'arrête sur elles et les trouve belles.

mercredi 17 février 2016

Strasbourg for ever -Semaine 7

"Jeder Elsässer
hat ein Stück
von der Münsterspitze
in seinem Herzen."
Germain Müller hat es gesagt,
vor langen Jahren,
und er hatte recht.
Diese Spitze
unverkennbar,
unübersehbar,
unvergesslich,
gehört zu unserer inneren Landschaft.
Wenn wir nach langer Zeit zurückkehren,
kommen uns bei ihrem Anblick
manchmal die Tränen.



dimanche 14 février 2016

L'amour - Semaine 7

L'amour,
nous l'espérons tant,
nous en rêvons longtemps,
nous en attendons tant.
Nous le guettons,
serait-ce lui ? ou lui ?
Un puis, un jour
nous nous engageons,
nous construisons,
nous édifions des murs
que nous croyons solides,
durables, voire éternels,
et c'est encore un rêve,
car rien n'est acquis à l'homme,
ni l'amour ni la force ni l'éternité.

dimanche 7 février 2016

Dimanche non ordinaire- Semaine 6

Ce dimanche est non ordinaire.
Nous nous retrouvons, un peu,
nous communiquons, un peu,
nous fêtons, un peu.
Et Colette est là,
partagée entre la joie et les craintes,
à la fois satisfaite et désabusée.
Il est dur de vieillir serein.

dimanche 31 janvier 2016

L'amitié - Semaine 5

Amitié,
joli mot qui rime
avec santé, gaieté.
"Sentiment réciproque
qui engage deux personnes
l'une envers l'autre".
dit le dictionnaire.
Comment naît-elle ?
Comment vit-elle ?
Combien de temps dure-t-elle ?
Comment meurt-elle ?
Je ne cesse de m'interroger
sur le sens de l'amitié.


dimanche 24 janvier 2016

Der Weg - Semaine 4

Es führt ein Weg
nach irgendwo
es führt ein weg
nach nirgendwo,
wohin führt der Weg ?
Der Weg ist das Ziel.


Il est un chemin
qui mène quelque part
il est un chemin
qui ne mène nulle part.
Où mène le chemin ?
C'est le chemin qui est le but.

dimanche 17 janvier 2016

Ciel de janvier - Semaine 3

Ciel de janvier,
gris et glauque,
on cherche en vain la lumière,
on guette en vain l'éclaircie,
alors on allume un feu, des bougies,
on se se blottit les uns contre les autres
et on attend,
que ces jours passent
et que d'autres viennent.

dimanche 10 janvier 2016

Noël dans les cartons- Semaine 2

Finie la fête, passés les jours,
on remise Noël dans les cartons,
on range les bougies et les espoirs,
les anges et la nostalgie,
les guirlandes et les attentes.
Passés les jours,
on revient au quotidien,
sur lequel on bute
en avançant aussi bien qu'on le peut.


dimanche 3 janvier 2016

366 pages blanches - Semaine 1

Trois cent soixante-six pages blanches
posées devant nous,
vierges de toute action, en attente.
Trois cent soixante-six pages
à écrire avec nos faiblesses, nos forces,
à noircir de nos espoirs et désespoirs, 
à remplir de la meilleure manière,
en sachant que nous faillirons ci ou là,
forcément.
Trois cent soixante-six pages
qui nous attirent autant qu'elles nous effraient.